
À quel moment a-t-on laissé de côté nos rêves d’enfants ? Et pourquoi ne pas plutôt essayer de les accomplir, avant qu’il ne soit trop tard ? Thomas, aka Tomero, a décidé de tout faire pour atteindre les siens. Quitte à faire des sacrifices. Danseur house et Youtubeur, c’est en revenant de quelques années à l’armée qu’il a décidé de tout faire pour parvenir à ses fins : fédérer une communauté et gagner LE battle – le House Dance Forever à Amsterdam. Vous voulez l’arrêter dans sa passion pour la danse et les images ? Bon courage…
Faire ses armes dans la vidéo 📹
Thomas a 29 ans. Ça fait deux ans qu’il a décidé de s’écouter et de tout faire pour atteindre son rêve : être Youtubeur. Ça paraît simple, dit comme ça… mais ça a été tout un chemin qu’il a fait pour en arriver là.
Thomas, c’était le genre de personne qui filme toutes ses vacances et qui, au retour, prend le temps d’en faire un montage aux petits oignons. Les vacances au ski, les soirées, les anniversaires… Ça l’a toujours fait kiffer, au point de piquer les Gopro de ses potes pour avoir de belles images.
« C’est vrai que je suis quelqu’un de très nostalgique. J’adore revisionner tout ce que je fais. J’ai commencé à prendre goût aux montages vidéos à cette époque-là. Et à 18 ans, ils m’ont offert ma première Gopro. Là, j’ai tout filmé. Mes vacances, mes sorties… Je filmais, je faisais des montages. J’avais ma petite vidéo souvenir, j’étais heureux comme ça. »
Petit à petit, il progresse et se met à faire de plus en plus de récap’ de ses week-ends de danse. À l’époque, ce qui le faisait vibrer, c’était le break. Parce qu’il kiffait ça, mais aussi pour gagner confiance en lui et s’affirmer. Une bonne manière d’éprouver, de se tester, et de gagner en popularité.
Son quotidien, c’était les vidéos et la danse. Sauf qu’il manquait encore de matos et de caméra pour pouvoir faire ce qu’il voulait vraiment. Et professionnellement, ce n’était pas la folie. Pas de situation stable, les parents qui mettent la pression… alors il décide de tout plaquer. « Tu sais quoi ? Tu aimes le sport, l’armée ça t’intéresse… et bien on va partir sur ça. J’ai voulu partir sur deux ans d’armée. Je n’avais pas beaucoup confiance en moi, je voulais voir si j’en étais capable. »
À la base, il était parti pour faire deux ans. Il en a finalement passé cinq, en tant que tireur de précision. L’occasion d’apprendre énormément. Sportivement, humainement, sur lui-même, ses valeurs, son rapport aux autres…
« C’était une super expérience. Humainement, surtout. J’ai beaucoup appris sur moi. J’en ressors plus fort. Mais aujourd’hui, je suis quasiment sûr que ce n’est pas fait pour moi. Parce que les valeurs que je cherchais, ce n’est pas ce que j’ai trouvé finalement. Il y a beaucoup de choses négatives que j’ai vu de mes propres yeux qui ne me plaisent pas. Je suis très ouvert d’esprit, et il y a des trucs que je ne pouvais plus entendre. C’est très macho, on ne va pas se le cacher. Mais ça reste une expérience incroyable ! »
Thomas en retient le positif. Il a notamment pu passer 5 mois à Djibouti, et voir de près la camaraderie, l’entraide, le soutien. Et pendant tout ce temps, sa passion pour la vidéo n’a fait que grandir. La preuve ? Sa dernière année, il l’a passé à s’occuper de la communication des régiments à l’échelle nationale, réunissant plus de 12000 abonnés sur Instagram. De quoi se faire la main, prendre de l’expérience, trouver sa patte.
« Pendant l’armée, j’ai mis beaucoup d’argent de côté pour acheter mes caméras, mes drones, mes stabilisateurs… et je me suis formé les week-ends et les soirs à côté. Et c’est comme ça que ma passion a grandi davantage. »
La rencontre d’une danse et d’une nouvelle passion intense 🕺
De retour de l’armée, la danse ne l’a pas lâché. Mais le break l’a un peu lassé. C’est là qu’il rencontre Greezly, et surtout… la house. Grâce à lui, il rencontre Caro et Khoné, qui deviendront ses deux mentors. C’est avec eux qu’il va s’entraîner, absorber des conseils et avancer.
« J’ai kiffé. À ce moment-là, je me suis dit “je vais m’intéresser”, mais sans savoir ce qui allait se passer après. Et j’ai développé une énorme passion. Je suis un compétiteur, j’ai envie d’aller loin dans cette danse. Parce que ça me fait vibrer. […] Ça m’a refait l’effet du break quand j’ai commencé. Sauf que cette fois, je me suis dit que je n’allais pas lâcher. Je suis tombé amoureux de cette danse. C’est vraiment un amour, hein. La house et moi, c’est une histoire d’amour, vraiment. »
Assez vite, il se met à voyager. Pour découvrir de nouvelles choses, pour apprendre, pour se nourrir. Alors assez rapidement, il progresse. Il gagne en confiance, en liberté… et il découvre un nouveau monde qui lui manquait.
« Je suis un compétiteur, j’ai envie d’aller loin dans cette danse. Parce que ça me fait vibrer. Je bouffe house. Je kiffe, clairement. Je suis tombé amoureux quand je suis allé à Amsterdam, et depuis, je veux m’investir à 100 %. […] C’est mon échappatoire. Ma façon de m’exprimer, ma petite liberté. C’est là où je me sens le plus libre. Quand je danse, j’ai l’impression de clubber. C’est une communauté bienveillante, tout est dans le partage. »
Écrire, organiser, tourner, monter… Thomas sait faire des vidéos. Alors, pourquoi ne pas le faire pour faire rayonner la danse house ? Dans le fitness, il y a des centaines de Youtubeurs. Mais dans la danse, pas tant. Si ce n’est Bboy Madya, qui met en avant le break. Alors Thomas s’est vite dit : « Pourquoi pas apporter à la culture house une visibilité qu’il n’y a pas ? C’est devenu un objectif. Parce que ça me passionne, donc je vais progresser, évoluer, et ça peut en inspirer plus d’un. »
Croire en ses rêves et faire rayonner la house ✨
Depuis deux ans, il organise sa manière de travailler en fonction de ça. Alors qu’il était à son compte depuis quelques années, il est en train d’arrêter cette activité pour pouvoir avancer sérieusement sur ce projet de rêve – Même si ça demande des compromis, comme refuser de bosser avec Sissy Mua.
Il faut dire que faire une vidéo, quand tu fais tout tout seul, ça prend du temps. Entre l’écriture, les voix off, les corrections, la colorimétrie, le son… Pas toujours facile de rester motivé sur la durée. D’autant plus qu’au-delà du pro, la vie perso ne facilite pas toujours les choses : « Pendant ces 3 dernières années, j’ai eu une période assez compliquée. Financièrement, ça n’allait pas du tout, et j’ai vécu une séparation qui m’a un peu déprimé. Je me suis mis à fumer, et je n’arrivais pas à arrêter. Et ça, ça m’a empêché d’être productif. Sinon, je me serais lancé beaucoup plus tôt. »
Le remède, Thomas l’a trouvé avec son projet 99 : une vidéo par jour, pendant 99 jours. Un voyage à New York, en Colombie, à Amsterdam… Depuis, plus de doute. Quand il a des coups de mou, il s’écoute et se bat. « Ton rêve, c’est YouTube. Si tu ne le fais pas, personne ne va le faire à ta place. Donc c’est maintenant ou jamais ! Et c’est vraiment une belle communauté, la house. À Lyon, on a vraiment des talents. On a vraiment des gens talentueux, et j’ai envie de les mettre en avant. »
Alors Thomas suit son instinct et évite de se poser trop de questions. Maintenant qu’il s’est trouvé et qu’il est bel et bien lancé, il n’est pas prêt de lâcher. Alors il avance dans sa création de vidéos : il montre son parcours, comment il s’organise, ses entrainements, ses rencontres…
« J’ai mon équilibre. Je peux danser, faire mes vidéos… je suis le plus heureux. J’ai mis trois ans à trouver ce que je voulais faire vraiment. Et j’ai mis 26 ans à savoir ce que je voulais faire de ma vie. Ça prend du temps. Chacun avance comme il peut. Mais aujourd’hui, je sais ce que je veux et c’est le plus important. […] Je veux mettre en avant ma ville, Lyon, mes amis, mon entourage. Et après, advienne que pourra. Si ça ne marche pas, je m’en fous. Parce que ça va me créer des souvenirs. Et c’est ma façon à moi d’être heureux. »
Pour continuer à progresser, Thomas continue à s’entraîner, à se renseigner et à voyager. Il investit pour choper des informations, voir d’autres choses, d’autres cultures.
« Ça apporte tellement. Quand je suis allé à New York, ça m’a métamorphosé. […] Ils transpirent l’amour. Et ils dansent vraiment. J’ai vu des personnes âgées danser, mais j’ai halluciné ! Avec une bière à la main, mais ils dansaient, ils groovaient ! Je veux danser comme ça. Tu transpires la joie en fait. C’est ça que je veux partager. […] Quand je suis allé en Lituanie aussi. Chaque voyage te fait évoluer dans la danse. Ça t’ouvre l’esprit, en fait. »
La prochaine destination ? Sans doute la Belgique, qui sera l’occasion de tourner une vidéo avec Rashad. « Je vais lancer un nouveau concept : 24h avec un danseur inspirant. Je vais aller dans sa ville, il va me raconter sa culture de la house dans sa ville, sa communauté, on va s’entraîner ensemble, aller clubber ensemble… »
Son amour pour la house et son esprit de compétiteur lui ont fait trouver sa voie. L’objectif est clair : se développer sur YouTube pour réunir un tas de danseurs, et gagner le House Dance Forever. Sans oublier de voyager, de clubber, de profiter de la famille et des amis. Et de streamer. Tant que la house existera et qu’il y a moyen de rêver, il n’est pas prêt de s’arrêter !
« Pendant des années, je me suis cherché. Je cherchais à faire un truc qui me plaisait, et pendant 10 années, je n’ai pas trouvé. Je suis allé à l’armée, j’ai fait plein de métiers alimentaires. Préparateur de commandes, serveur… Et depuis deux ans, je veux réaliser mes rêves. Fais-le maintenant, sinon tu vas vivre avec des regrets. […] Ouais, je suis un rêveur qui veut atteindre ses objectifs. J’essaie d’être heureux, et moi, c’est ma façon d’être heureux, de réaliser mes rêves. Et je me donne les moyens. »
💡 Son conseil
« Plus t’es dans l’action, plus ça marche. On ne demande pas que ce soit parfait dès le début. Il y aura des erreurs, il y aura des vidéos pas ouf. Mais tu vas construire une communauté, et les gens vont te suivre et t’aimer par rapport à ta personne, par rapport à ce que tu dégages, par rapport à ton authenticité. »
🪄 Si il avait une baguette magique…
« Je donnerais l’accessibilité aux humains de comprendre les animaux, de parler avec les animaux. Parce que je pense qu’ils ont des choses intéressantes à nous dire. »