Parlons peu, parlons bien : la parole est une arme. Pour être reconnu, se faire entendre, partager un avis. Quel que soit son usage, la voix a un poids. Et oui, chaque avis compte. Mais pour qu’il soit perçu, encore faut-il pouvoir l’exprimer clairement. Et l’art de la parole est là pour ça. En tout cas, il y contribue. Ceux qui écoutent ou lisent des textes le savent : les mots peuvent frapper, caresser… et simplement toucher. Et les libérer, ça fait du bien. À soi, et potentiellement aux autres. La mission d’Eloquentia, c’est celle-là : permettre aux jeunes de prendre la parole et de s’exprimer librement.
Eloquentia, ça vient de quoi ?
Le documentaire À voix haute : La Force de la parole parle peut-être à certains d’entre vous. Peut-être avez-vous, vous aussi, suivi les étudiants de Seine-Saint-Denis dans leur concours de prise de parole en public, avec la force du personnage de Bertrand Périer, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, et le talent d’Eddy Moniot ? Si ce n’est pas encore fait, mieux vaut tard que jamais !
C’est ce film qui a mis un vrai coup de projecteur sur l’asso Eloquentia. Cette dernière a vu le jour en 2012, avec un premier concours de prise de parole mis en place à Seine-Saint-Denis. Plus qu’un concours, il s’agit même d’un programme éducatif d’intérêt général, créé et développé par Stéphane de Freitas. Le but : aider les jeunes à gagner en confiance et à s’exprimer librement.
Depuis, l’asso a grandi, s’est essaimée dans différentes villes, jusqu’à Alger. Des interventions ont lieu en milieu scolaire, des ateliers et autres master class sont proposés et ouverts à tous… Bref, l’association fait son bonhomme de chemin avec un seul et unique but : partager l’art oratoire.
Depuis quand a-t-on a besoin d’une asso pour parler ?
Toutes et tous autant que nous sommes, nous avons des choses à dire. Des choses sur le cœur, des anecdotes à partager, des avis qui comptent, des points de vue… Sauf que, question de confiance ou de savoir-faire, les exprimer clairement et être entendu est loin d’être simple. Il faut savoir écrire ou a minima structurer ses idées, puis prendre la parole et s’exprimer correctement pour toucher son auditoire. Et c’est ça, l’éloquence : le don de la parole, la facilité pour bien s’exprimer, la verve… mais aussi l’art de toucher et de persuader grâce à un discours.
Les ateliers et master class régulièrement proposés par Eloquentia Lyon permettent d’avoir des conseils avisés de professeurs de théâtres, d’avocats, d’experts qui se sont confrontés à la prise de parole en public et ne manquent pas de choses à partager, de l’écriture du discours à la mise en voix en passant par la gestuelle.
Et au-delà de l’art de la prise de parole en lui-même, c’est assez précieux dans la vie de tous les jours : que ce soit en dîner de famille ou lors d’un entretien d’embauche, on a toujours à y gagner à être à l’aise avec ses mots, ses idées, sa voix et son corps !
Eloquentia Lyon et son concours

Chloé a découvert l’éloquence lors de ses études à Montpellier. «J’ai tout de suite aimé les valeurs, la vision, l’énergie ! »
Arrivée à Lyon, elle a rencontré la bonne personne et a fondé Eloquentia Lyon. Aujourd’hui riche d’une équipe de 18 bénévoles, l’asso s’adresse à tous les jeunes, même éloignés du système scolaire, avec l’ambition d’intéresser aussi des personnes qui ne seraient pas attirés par l’éloquence : « L’idée est aussi de faire face à certaines impressions d’illégitimité. »
L’éloquence, en quelques mots ?« C’est le pouvoir de vibrer sur la même longueur d’ondes que son auditoire, pour créer un moment d’osmose et transmettre. »
Le concours Eloquentia Lyon, qui a vu le jour l’an dernier, est ouvert à tous les jeunes, jusqu’à 30 ans. Oui, 30, pas plus… simplement parce que le concept d’Eloquentia s’adresse avant tout à de futurs adultes. Il devrait avoir lieu tous les ans, au cours des premiers mois. Et franchement, c’est l’occasion de pratiquer et de s’exercer dans les meilleures conditions !
En gros : tu as un sujet sur lequel t’exprimer, et quelques minutes (6 à 8) pour le présenter devant un jury. Bien sûr, tu as le sujet en avance, histoire de pouvoir te préparer, écrire, répéter… et être chaud le jour J. Différentes formes de prise de parole sont acceptées : poésie, slam, humour – peu importe, on peut se lâcher selon ses envies et ses appétences.
Perso… j’ai toujours eu du mal à parler correctement en public – question de confiance, sans doute : je suis bien plus à l’aise derrière ma feuille et mon stylo. Mais j’avais envie de m’y essayer. Alors j’y suis allé deux années de suite, avec plus ou moins de succès, juste pour le test et l’exercice. Malgré une piètre défaite dûe au manque d’entraînement et au stress, j’ai pu écrire sous contrainte, prendre mon courage à deux mains, parler devant des pros, avoir des conseils et repartir avec un peu plus de « bagage » pour mes futures prises de parole en public !
Le concours, on est actuellement en plein dedans. La finale aura lieu samedi 30 avril à 19h, au Palais de la Mutualité dans le 7e arrondissement lyonnais. Et ça vaut le coup d’y jeter un œil ou une oreille : les orateurs vont y faire des merveilles…