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Zalfa – Du son chaud comme la fraise

Et si, pour être heureux, il fallait simplement pouvoir pratiquer ce qui nous passionne sans se prendre la tête ? Se laisser aller à ses envies, essayer, créer, recommencer… et juste kiffer ? C’est la philosophie de Zalfa Fraise, artiste lyonnaise multi-facettes qui suit son instinct pour avancer dans la création, peu importe la cour de récréation. La danse l’a emmenée vers la musique, la musique vers les podcasts… il y a du débit, mais ce n’est que le début !

Du R&B pour savoir sur quel pied danser 🩰

Même si elle a toujours aimé la musique, Zalfa a fait ses premiers pas dans l’art avec la danse. Après une formation de 8 à 17 ans, c’est sur le terrain qu’elle continue à apprendre en se mettant au Hip Hop : elle fait des battles, fréquente des compagnies, fait de la créa… jusqu’à ce que la musique la rattrape.

« La chanson a toujours été là, quelque part, mais je ne le prenais pas vraiment au sérieux. Et puis, un jour, je me suis sentie limitée avec la danse. Même s’il y a un échange, une discussion, à la fin tu n’as pas forcément avancé dans tes réflexions dans la vie. Et ça, ça me manquait. Je me suis mise à écrire, à chanter… »

Zalfa se lance donc en autodidacte dans la musique, avec l’amour en première source d’inspiration. Influencée par des artistes comme Wallen et Jhené Aiko, leur écriture poétique et aérienne, leurs voix qui partagent des émotions sans chercher à tout prix à faire des tubes, elle enregistre des premiers sons et fait des collaborations. 

Résultat : des lyrics introspectifs portés par une voix planante. Des textes et des sonorités qui se veulent au plus près de son ressenti, pour partager la réalité de ce qu’elle a dans le cœur. Un défi relevé avec son dernier son (entre autres), X.

Des podcasts qui parlent de la vraie vie 🎙

La chanson, c’est bien, mais… Zalfa a trop de choses à dire. Et toutes les thématiques ne collent pas à ce format. Elle choisit alors de lancer un podcast : « Le journal de Zali dans la vraie vie ». Un format relativement court, de 10-15 minutes, dans lequel elle partage ses réflexions sur des sujets divers (et d’été) : la solitude, les intentions, le bonheur…

Elle pioche régulièrement dans les centaines de notes de son téléphone, qu’elle gratte à tout moment. Dans le bus, chez elle, au cinéma… « Dès qu’il y a une idée qui vient, je l’écris. Parfois, c’est un robinet. J’écris, j’écris, j’écris. Parfois, c’est juste un début, que je vais laisser de côté. C’est à l’envie, au mood, au moment. »

Elle fait tout en solo, dans sa chambre, souvent la nuit. Sans faire écouter à qui que ce soit avant de publier. Parfois, ça découle de discussions qu’elle a eu. D’autres fois, ce sont des trucs qui lui trottent trop dans la tête. Elle en discute avec son journal, et ça sort tel quel. Entre la réflexion, les recherches, l’enregistrement, le montage… c’est un sacré taf, mais c’est surtout du kif. 

« Il y a une période où je travaillais dans un taf conventionnel. Et je n’étais pas heureuse. J’étais frustrée de ne pas faire ce que je voulais côté création. Un jour, j’ai arrêté. Je suis sortie de ce cadre-là, et je me suis rendue compte que la libération que je ressentais pesait plus lourd dans la balance que la dite précarité de ne pas savoir où tu pouvais être demain. Je me sens mieux comme ça, et je suis grave confiante. Aide-toi, et le ciel t’aidera. »

Le lâcher prise, meilleure recette pour ne pas se prendre la tête 🤙

L’une des forces de Zalfa, c’est son lâcher-prise. Plus question de se prendre la tête. Ça peut paraître bateau, mais sa seule ambition, c’est de prendre du plaisir dans ce qu’elle fait, de suivre ses envies et d’être heureuse.

« J’aime créer dans l’absolu, et ça peut prendre plein de formes. Je me laisse guider par mes envies, par mes moods, par ce que je traverse dans la vie, par ce que je vois. Si je veux essayer un truc, j’essaye. Si j’aime bien, je continue. Si je n’aime pas, j’arrête et je fais autre chose. »

Dans ce game, elle a déjà gagné. Elle fait parfois des allers-retours à Paris, mais la question de s’y installer pour les opportunités était vite répondue. Lyon, c’est sa base. Et pas besoin d’aller ailleurs pour s’éclater.

« Mon but, ça n’a jamais été de percer. Percer, c’est un concours de circonstance. Si ça arrive, c’est cool, mais ce n’est pas pour ça que je fais ce que je fais. […] Pour moi, à partir du moment où on peut juste vivre sa passion, c’est percer. Juste avec le fait de pouvoir faire ce que j’aime, j’ai percé à mon échelle. »

Alors qu’elle a longtemps été ralentie par le perfectionnisme, marquée par des échecs, elle a laissé tout ça de côté pour avancer. Bien sûr, elle a toujours le goût du travail bien fait – il n’y a qu’à écouter, tout est quali –, mais ne cherche plus le truc parfait… qui n’existera jamais.

« Une amie danseuse et chorégraphe m’a dit un jour “il ne faut pas avoir peur du moche”. Ça m’a vraiment marqué. Quand on cherche trop un truc précis, on se coupe l’inspiration. Parfois, c’est dans les ratés qu’on trouve les meilleures idées. […] Avant, j’avais trop d’attentes de réussite. Beaucoup trop. Et je pouvais être déçue. Le lâcher-prise, c’est ma recette pour être moins déçue. »

À la vie, à l’amour 💞

Au cœur des créations de Zalfa, il y a les relations. Sans doute parce qu’elle-même, extravertie et loin d’être solitaire, en a besoin. C’est là qu’elle puise ses forces : « J’ai besoin du contact de l’autre pour me ressourcer, pour trouver l’inspiration, l’énergie. Mes batteries sont rechargées quand je suis avec l’autre. Je suis éteinte dans la solitude. Je m’allume dans le partage, dans le fait de discuter, de rigoler, de créer. Je m’allume dès qu’il y a quelqu’un d’autre dans l’équation. »

Zalfa aborde des sujets intimes, sans trop penser à ses auditeurs. C’est sans doute ce qui lui permet d’être aussi vraie, et de partager sa sensibilité sans tricher. 

« Je pense que tout artiste a une sensibilité accrue. Parce que peu importe l’art qu’on pratique, pour pouvoir être attentif à ses émotions, s’en servir, il faut être sensible. Sinon, l’art n’est pas vrai. »

Alors elle continue à écrire en tâchant d’être au plus près de son ressenti, de poser ses réflexions sur papier pour en faire du contenu de qualité. Et si l’amour revient toujours, ou presque, c’est sans doute parce que dans nos vies, dans nos relations, dans nos réflexions, il n’est jamais très loin ! 

« Je trouve que l’amour, ou le désamour, c’est au centre de tout. Déjà, tout ce qui nous fait, tout ce qui nous construit, c’est basé sur des expériences d’amour ou de désamour. Les traumas qui nous font, même familiaux, ce sont des histoires d’amour. Il y a tellement de choses à dire, c‘est un puits inépuisable d’inspiration ! Je n’aurais jamais fini d’en parler. »

C’est pas faux. Et vu toutes les réflexions qui lui passent par la tête… elle en a encore sous la semelle de ses Air Force. À l’heure qu’il est, Zalfa est peut-être en train de cogiter, ou de gratter quelques lignes dans son journal. Elle prépare ses prochains épisodes et ses prochains sons… en réfléchissant peut-être aussi à ses prochaines réalisations !